Arrivée dans son cher midi

Arrivé à la Ciotat, en juillet 1967, il fait connaissance d’un peintre, Renée Vos.

Même si les enfants lui avaient arrangé un atelier dans l’annexe, il bouda ce lieu excentré de la vie familiale. Il investissa la salle à manger, une grande pièce dont la porte fenêtre donnait sur le jardin. L’odeur de white spirit imprégnait cet espace où il ne se sentait pas enfermé. Quand cela lui chantait, il allait dans le jardin ou bien dans la chaleureuse cuisine. Seul dans sa peinture mais entouré des bruits de la vie d’une maison, le peintre aimait cet atmosphère.

Plus tard dans l’atelier de François Bouché, à Marseille, c’était le même comportement. Il aimait « être au milieu d’autres peintres mais dans son coin », comme disait François Bouché. Une amitié s’en suivit entre ces deux artistes. C’est à cette époque qu’il s’initia a la sculpture.

A travers l’entreprise qu’il dirigeait, les bagages Gamet, il pouvait exprimer son talent créateur pour les modèles de bagage. L’esthétique comptait dans ces produits de maroquinier a la difference de ses precedentes fonctions dans l’entreprise familiale où l’on travaillait la forge.

Il fit connaissance avec Louis Feraud pour qui il créa une ligne de bagages. Un échange pictural accompagna cette rencontre car tous deux peignaient. Louis Ferraud appréciait les oeuvres de mon père au point de dire qu’ils pourraient travailler en confiance pour leur projet.

Les soucis de l’entreprise ne lui permettaient plus de se libérer intellectuellement. Il y eut une longue période de vide, vers 1973 et 1977. Tranche de vie douloureuse où il ressent « des angoisses tentaculaires ». Il écrit en 1977 « j’ai essayé de reprendre la peinture, il n’y a ni souffle, ni air dans ce que j’ai fait. Je suis stérilisé, à quand la délivrance de cet état, de cet empoisonnement en moi-même ? » .

Vers 1979, il se remet à peindre, la salle à manger retrouvait les tubes de peinture, les pinceaux, la table en bois, la toile cirée, car il peignait souvent à plat, pourtant il avait un chevalet.

Entre 1993 à 1997 il côtoya, à Ceyreste, l’atelier de l’artiste Claude OLIVIER. De nombreuses études de nus avec modèles en découlèrent. Toute sa puissance créative était revenue.

Il fréquenta aussi la maison RITT, lieu culturel de La Ciotat, pour certaines de ses sculptures.

Même si mon père était assez silencieux, il aimait échanger avec d’autres artistes. A ses différentes expositions, il cherchait toujours à parler avec les visiteurs.

Il aimait les relations humaines malgré son air quelquefois renfermé. Ses amitiés du chantier de jeunesse et ensuite de l’école HEC perduront jusqu’à sa mort et témoignent de la qualité de ses relations.